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qu'est-ce que le Delirious Frites?

L’an dernier, l’édition 2014 de l’Objet a investi une partie des fonds récoltés dans une nouvelle activité de rayonnement étudiant. Cette initiative, surnommée au départ « L’innovation » s’est concrétisée dans l’installation « Delirious Frites » que vous avez pu apercevoir entre juillet et octobre dans le Vieux Port de Québec. S’insérant dans le parcours artistique des Passages insolites, cette installation ludique a démontré que les étudiants d’architecture ont l’ambition et le talent nécessaire pour susciter une visibilité sans précédent. Contemporist, Dezeen, Le Soleil et Pop up City ont entre autres accordé des articles à cette « innovation » qui sera désormais notre outil de diffusion architecturale pour rejoindre le grand public. Il s’agit d’un moyen concret, en tant que futur architecte de participer à l’enrichissement culturel de la ville de Québec. 

 

L'installation Delirious Frites a été conçue par Gabrielle Blais-Dufour, Robin Dupuis et Alexandre Hamlyn, tous membres du Collectif Les Astronautes. Le concept présenté est le gagnant du concours de design qui a été réalisé entre les finissants 2014 de maîtrise en architecture de l'Université Laval.

 

L'idée est simple : un passage inoccupé entre deux bâtiments rempli de frites de piscine... beaucoup de frites de piscine : 1780 frites de piscine roses et oranges! La couleur vive crée un contraste avec l'environnement minéral du Vieux-Port pour transformer cet interstice anonyme en espace invitant et intrigant. Les éléments, perpendiculaires aux murs de la ruelle, viennent moduler un parcours. En soi, l'objet de base est simple et bon marché, cela facilite son exploitation à grande échelle. L'expérience est tactile, molle, flexible, insolite. Le passage se divise en plusieurs moments : un étranglement du côté de la rue Saint-Paul amène à découvrir graduellement le lieu; une clairière en son centre dévoile un mobilier issu du matériau de base et permet la diffusion et l'exposition des travaux des finissants de l'école d'architecture, de la conception du passage, etc.; une grotte, plus fermée, fait perdre conscience de son environnement et impose un contact physique avec lesdites frites; du côté du stationnement, une contamination graduelle du mur signale au passant le caractère insolite de l'intervention.

 

La paramétrisation de la surface rend le concept flexible et adaptable à une variété quasi infinie de sites différents. Cela permet aussi de simplifier grandement le casse-tête que pourrait devenir l'assemblage d'une installation de cette envergure. En pratique, chaque section du mur de frites est un module standardisé. Il correspond à un panneau de contreplaqué et peut être assemblé à plat, la longueur des frites est déterminée par le logiciel. La flexibilité du système permet également de prendre en compte les fenêtres. Rien de fragile dans le système, rien de dangereux, que des frites souples léchant les passants. L'endroit est sécuritaire. Il est contenu entre les deux bâtiments, ce qui permet de fermer la ruelle au besoin.

 

Au sommet du mur de frites, des luminaires amènent une ambiance mystique au passage, générant des ombres curieuses, permettant la redécouverte du lieu sous l’œil de la nouveauté. À ces lumières peut être couplée une expérience sonore pour une immersion plus complète.

 

Bref, l'installation transforme un interstice anonyme et discret en un intrigant passage coloré et texturé. Le passant qui s'y aventure se trouve englouti dans un canal où des frites de piscine sont utilisées pour moduler des sentiers tactiles, flexibles, presque organiques, sensuels pour certains, mais inquiétants pour d'autres.

Crédits : Robin Dupuis

Crédits : Robin Dupuis

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